Bien des baby-boomers de la région se sont exilés à la ville pour des considérations professionnelles. Dès leur mariage en 1968, Lisette Gagné et Carol Gaudet, natifs de Disraeli et de Stratford, se sont promis de revenir dans leur milieu d'origine à leur retraite.
C'est donc sur les rives du lac Aylmer à Disraeli qu'ils ont décidé de vivre paisiblement leur retraite après avoir fait carrière au ministère de la Justice et à la Sûreté du Québec. « Je suis contente de retrouver mon village d'antan, le lac et la rivière. Plusieurs maisons se sont embellies et ont été rénovées », mentionne Mme Gagné-Gaudet. Cette sexagénaire apprécie «le sentier pédestre qui fait le tour du village et que plusieurs personnes de tout âge empruntent régulièrement, beau temps mauvais temps.»
Bien qu'heureuse de son retour aux sources, cette disraeloise s'inquiète néanmoins de l'avenir de la région de Disraeli. « Ce qui m'attriste le plus, c'est de voir qu'il y a tant de jeunes gens sans travail ou qui doivent s'expatrier à l'extérieur pour travailler. C'est de voir aussi tant de commerces fermés. Il serait peut être bon d'essayer de ramener des petites usines s'installer ici, quitte à leur donner un congé de taxes pour quelques années. » Il est urgent que des actions soient prises, ajoute-t-elle, avant que Disraeli devienne un village fantôme par manque de dynamisme. «Si l'union fait la force, alors pourquoi ne pas fusionner la ville et la paroisse de Disraeli? »
Dans le contexte où toute la région se mobilise pour attirer de nouveaux résidants, le Bulletin de la ruralité s'est intéressé aux motivations des gens qui se sont établis au cours de la dernière décennie en milieu rural. Nous avons recueilli une diversité de témoignages, de citoyens jeunes et moins jeunes, qui ont décidé de s'installer dans une communauté rurale pour y élever leur famille, créer une entreprise, réorienter leur carrière, pratiquer leur art ou encore prendre une retraite paisible. Même s'ils ont des parcours de vie et des rêves différents, leur quête est semblable. Ils ont tous succombé aux charmes d'une terre, d'une maison ou d'un paysage hors du commun. Tout le monde louange les beautés dela nature. Pour plusieurs, la campagne de la MRC des Appalaches, « c'est le meilleur des mondes », à la fois la tranquillité, la quiétude et la proximité des services et des centres urbains.